Comme a dit Thierry Roland au soir de la victoire de l’équipe de France en finale de la coupe du monde en juillet 1998 : « On peut mourir tranquille, le plus tard possible, mais on peut mourir tranquille ».
Notre équipe Homme 3 a signé sa première victoire de la saison hier soir au gymnase Olympique de Ste Hélène. Devant un public nombreux, les joueurs ont pris leurs responsabilités pour venir à bout de l’équipe de St Médard… Cela faisait des heures que les 5000 fans en délires attendaient et chauffaient la salle quand les joueurs ont fait leur entrée dans l’arena. L’équipe adverse a fait son apparition en premier accueillie sous les sifflets d’un public hostile qui était là pour honorer son équipe. Les pauvres St Médardais se rappeleront longtemps de cet accueil surpuissant d’un public médocains à moitié consanguin mais totalement uni pour faire face… Et dans ce vacarme insoutenable, nos joueurs, amenés par leur capitaine Mickaël sortent à leur tour du vestiaire… Les fans s’enthousiasment et sont peu à peu pris d’une frénésie unique qui va les pousser à avoir un comportement presque inquiétant… Certaines femmes sautent par dessus les barrières, se jouent des stadiers pour sauter au cou de leurs idoles… Le service de sécurité débordé, les joueurs sont obligés de se prêter au jeu des autographes, des selfies et autres demandes toujours plus loufoques du public féminin… A titre d’exemple, Mickaël a été obligé de signer un autographe sur le sein gauche (plutôt joli d’ailleurs) d’une de ses fans… Le barbu s’est vu pris à parti par une dizaine d’admiratrices qui lui ont arraché ses poils de la barbe et les poils pubiens… Une histérique a volé les lunettes de Tom… Octavio a du offrir son caleçon à une femme en pleurs… Vincent a retrouvé dans son sac des strings portés avec ce petit mot, « je t’offre un peu de moi… »… Quand à Kévin, véritable Dieu vivant pour ses fans, il s’est retrouvé torse nu et en caleçon alors qu’elles s’étaient jetées sur lui pour lui arracher son maillot et son short…
Nous avons donc appelé la gendarmerie pour faire respecter l’ordre et le match a pu commencé une heure plus tard. Les St Médardais n’en revenaient pas… « C’est toujours comme ça ? » et Mickaël de leur répondre « Oui, toutes les semaines c’est de la folie… »
Le match commence avec les trois simples. Vincent, leader au classement par point prend le simple 1… Il aurait dû en faire qu’une bouchée… Mais ce n’était pas le jour de Monsieur Gluten… Des erreurs qu’il ne fait pas habituellement, des jambes lourdes, des mauvais choix tactiques alors que c’est normalement son point fort… Incompréhensible mais force est de constater que le premier match est perdu… Peut-être avait-il la tête dans son sac (voir plus haut ce qu’il a trouvé dans son sac…) ? Mais rien n’est perdu, cette équipe est solidaire, les autres vont faire le job, c’est certain… Mais l’adversaire de Tom le pousse dans un troisième sets… Personne ne comprend, le public tremble mais continue d’encourager vaillement le petit jeune de la bande. Et quand le coach s’approche de Tom et qu’il lui demande ce qu’il se passe, Tom lui dit « Je n’y vois rien, je me suis fait volé mes lunettes… » Enfin tout s’explique et c’est à tâton que Tom va continuer ce match… Il va remporter le troisième set 22/20 devant un public en délire bienheureux de l’égalisation… Le simple 3 est gagné par Kévin qui est transcendé par la présence de ses groupies… Il va manger son adversaire sans lui laisser croire un seul instant qu’il peut prétendre à la victoire. Une gestion parfaite de la rencontre par le plus expérimenté de nos joueurs… Habitué aux tournois, aux podiums et aux victoires, il se comporte en grand patron pour donner à son équipe une deuxième point.
C’est alors qu’entre en scène le premier double composé de Florent et Octavio. Pour rappel, Octavio est le joueur espagnol acheté à prix d’or au Real de Madrid à l’intersaison. Spécialiste du double, plusieurs fois champions du Monde, Octavio est capable avec ses coups magiques de faire basculer un match… Et là, Octavio n’a pas réussi à mener vers la victoire son comparse du jour Florent le Barbu… Ils ont gagné le premier set pourtant mais après, on a senti Octavio géné par quelque chose qui l’empechait de développer son jeu d’attaquant. Il n’a jamais pu claquer ses smatchs rageurs qui bien souvent cassent les cordages adverses… Florent est alors sorti peu à peu du match… Ce dernier a essayé de compenser par des gestes de grandes classes mais tenir le double a bout de bras, c’était au dessus des ses forces… La main (je devrais plutôt dire les mains puisqu’ils jouent avec les deux le Barbu…) s’est mis à trembler, le geste était moins juste, les erreurs se sont succédées, la victoire leur a échappée… On apprendra ensuite que sans caleçon, Octavio n’a jamais réussi à gérer le déséquilibre intercuisses qu’il a subit tout le match… Sa générosité en offrant son caleçon à cette fan en pleurs lui coûte le match… Mais connaissant le grand coeur du bonhomme, nous sommes persuadés qu’il ne regrette rien à cette heure-ci… Quant à Florent, on l’a vu s’absenter juste après la défaite avec ses 10 groupies les plus entreprenantes vers le vestiaire. Nous pensons que cette convocation où chacune a pu laver une partie du corps de l’athlète lui a fait le plus grand bien…
Nous sommes donc à 2/2 au moment d’attaquer le dernier match de la soirée qui va décider de la victoire. Le public est en délire à l’annonce de la composition. Des purs Ste Hélénois 100% qui vont défendre les couleurs du club… Le capitaine aligne les frères pétards, la paire dont le monde entier se méfie, Jean Mickaël Sentout et Kévin Sentout. Mais la mayonnaise ne prend pas sur le premier set… L’ambiance, la tension, la victoire qu’ils ont au bout de la raquette peut-être… on ne sait pas ce qui les paralysent… Pourtant ils sont habitués à jouer quasiment tous les week-ends sur tous les terrains du département, de l’expérience ils en ont… Le public médusé assiste à ce premier set perdu… Mais la bonne ambiance va revenir rapidement quand ils vont écraser leurs adversaires dans le deuxième set… On retrouve les frères pétards qui allument des mèches à tout bout de champ, qui envoient des fusées dans le camp adverse… Ils régalent le public avec leur classe badistique, ils redeviennent à nouveau incontrolables et leurs adversaires diront même après la rencontre aux micros des journalistes de Canal+ « Nous avions l’impression d’avoir 4 Sentout en face de nous, ces deux là, se sont des monstres… ». Et dans la dynamique du deuxième set, ils vont contrôler le troisième set avec une finesse déconcertante, surtout de la part de Kévin… Pour preuve cette annecdote qui arrive au milieu du troisième set… Les frères pétards réclament un volant car celui du match est trop abimé. Jusqu’ici, ils ont fait le match avec des volants Wilson… Quand le pauvre type qui passe par là leur propose un volant Yonex, il se fait envoyé sur les roses par Kévin le pointilleux qui préfère continuer le match avec la même marque de volant pour garder la même finesse dans son jeu… Pour le commun des mortels, un volant est un volant, mais pour Kévin Sentout qui ressent le volant, ce n’est pas pareil… Alors cela peut parraitre un peu prétentieux, mais ne vous y trompé pas, c’est du professionalisme… Nous avons à faire à quelqu’un pour qui le moindre détail compte dans sa quête du titre mondial…
Victoire 3/2 de Ste Hélène, la petite ville médocaine ne dormira pas de la nuit pour fêter l’évènement.